Alors que les internautes ont aujourd’hui tous les outils à leur disposition pour participer, seulement 1 % d’entre eux seront des créateurs de contenus, 9 % contribueront à l’occasion et les 90 % restant ne feront que regarder1. Doit-on vraiment parler de web participatif?
Car selon ces chiffres, on peut dire que la culture numérique dominante est une culture de passivité, où les internautes ne font que regarder (on les appelle d’ailleurs les lurkers en anglais, terme ayant un petit côté péjoratif puisqu’il insinue la notion de se cacher). Les internautes partageant la culture de participation sont donc minoritaires. Paradoxalement, c’est cette minorité qui constitue le groupe influent sur Internet, puisque c’est lui qui en crée le contenu.
Qu’est-ce qui pourrait freiner la participation et créer un fossé entre ces deux groupes?
Pour participer, il faut avoir du temps, la volonté de partager quelque chose ainsi qu’une bonne connaissance des outils… et de la culture de participation.
Quand on intègre un groupe, il faut en connaître les règles de conduite et les références pour participer à ses activités. La même chose se produit lorsqu’on veut rejoindre le groupe des participants sur Internet. Il faut connaître les valeurs et règles de conduite implicites partagées par les contributeurs et créateurs de contenus. C’est peut-être cet aspect qui est le plus difficile à maîtriser lorsque quand vient le temps de se lancer dans la participation, puisque l’on veut généralement éviter tout faux pas.
Enfin, en introduction, nous avions évoqué la règle 90-9-11. Au Québec, selon le CEFRIO, le pourcentage d’internautes qui créent du contenu serait de 38 %, dont 5 % qui le font au moins une fois par jour2.
Nous pensons qu’il peut y avoir de grandes différentes dans l’interprétation que l’on fait de la notion de participation et de création de contenus. S’agit-il de contenus publics, sur des sites web et des blogues ouverts? Ou tient-on compte également de la participation privée ou semi-privée? Est-ce que la fréquence est prise en compte? Il y aurait lieu de vérifier plus en détails la manière de comptabiliser ces statistiques afin de dresser un meilleur portrait du web participatif.
À lire sur le sujet :
- The 90-9-1 Rule for Participation Inequality in Social Media and Online Communities (en anglais)
- Les médias sociaux, au coeur du quotidien des Québécois
- La participation en ligne, révélateur d’une évolution des pratiques politiques ?
- Pourquoi le web participatif ne fait-il pas participer?
- 1% rule (Internet culture) (en anglais)
2 réflexions sur “ Le paradoxe du web participatif ”